Entre deux mélopées, le 1,8-litre SFI (un 2-litres SFI pour l’Amérique du Nord) laisse résonner le souffle de son turbo, Volkswagen Passat CCtandis que les pneus Continental à mobilité prolongée émettent un léger sifflement.

Même si elle a plus de gueule, on reconnaît une Passat immédiatement.

La technologie de ce nouveau pneu est d’ailleurs intéressante. Elle permet au beignet noir de calfeutrer lui-même une perforation du caoutchouc allant jusqu’à cinq millimètres de diamètre. Selon le fabricant, ce petit miracle de la route saura répondre à 85 % des types de crevaison. Cela dit, la manière d’obturer un pneu, même par magie, est la dernière chose qui me préoccupe présentement au volant de cette nouvelle Volkswagen. Je cherche seulement à me laisser séduire par celle qui fut l’une des vedettes du dernier salon de l’auto de Detroit.

Belle et utile
La Passat CC de couleur moka attire l’attention. C’est vrai qu’elle est belle, surtout de profil, la ligne svelte et élancée lui conférant un dynamisme jamais vu jusqu’ici sur une berline VW. Sa gueule moderne est aussi remarquable.

À l’avant, l’intérieur n’a connu que des changements de détails par rapport à la « berline ».

L’aménagement de la cabine de la CC joue un grand rôle dans la sensation de bien-être que dégage la voiture. Les sièges avant sculptés au couteau apportent plus de support que celui auquel on est habitué. Ils sont aussi réglables électriquement, notamment au niveau lombaire.

Bien que j’apprécie réellement ces quelques heures de pilotage en solitaire, la CC se veut sociable. Voilà une auto qui fusionne un style et un comportement dynamique avec une enveloppe qui n’oublie pas d’être pratique. Malgré ses airs de coupé, il s’agit bel et bien d’une berline très généreuse pour quatre adultes, sa banquette arrière étant zébrée d’une console centrale. La ligne du toit a beau tendre un arc splendide, la CC offre assez d’espace pour satisfaire les individus de grande taille, à l’arrière comme à l’avant. C’est à l’avant, justement, que la véritable action se déroule… C’est à l’arrière qu’on retrouve finalement la plus grosse différence : une banquette dessinée par accueillir uniquement deux passagers.

Tout est fluide
Du bout des doigts, on jongle avec le troisième et le quatrième rapport de la boîte manuelle, qui en totalise six. Les changements de vitesse sont aussi légers que la direction. D’une courbe à l’autre, le volant à trois branches me transmet suffisamment d’informations pour me faciliter la tâche en tout temps.
Les sorties de courbe ne demandent pas plus d’efforts que de laisser le volant retrouver son centre, tandis qu’un simple mouvement des poignets positionne la voiture pour le prochain virage. Après quelques minutes, l’exercice devient si naturel que l’on peut facilement risquer d’oublier les limites de vitesse qui parsèment les chemins de campagne teutons.

Pour renforcer l’idée de coupé, les designers ont aussi fait disparaître les entourages de vitres.

Quand s’ouvre tout à coup devant moi un tronçon d’autobahn, la Passat CC choisit d’abord de se montrer rassurante. Elle devient encore plus intéressante lorsqu’on l’équipe du V6 optionnel de 3,6 litres. Avec 280 chevaux et 265 livres de couple envoyés aux quatre roues à l’aide d’une transmission intégrale 4Motion de VW, la CC atteint alors les 250 km/h avant de tomber sous la loi de la bride électronique (210 en Amérique).

Moduler les freins dans les zones d’autoroute soumises à des limites de vitesse se fait naturellement, mais demande du doigté étant donné la sensibilité de la pédale. À ma grande déception, le régulateur de vitesse assisté, qui aide l’auto à rester dans sa voie, ne sera pas offert au Canada, tout comme la suspension adaptative. Cette dernière option est pourtant l’un des plus beaux atouts d’une voiture luxueuse ou sportive au Québec; rien de mieux qu’un choix de calibrage des amortisseurs pour affronter les merveilleux pavages du Québec ! La Passat CC arrivera au début de l’automone chez les concessionnaires VW du Québec, à un prix encore tenu secret, mais qui devrait osciller autour de quelques milliers dollars de plus qu’une Passat équipée de façon similaire.

Des lignes plus affûtés feront elles craquer des gens qui se seraient plutôt tournés vers Lexus ou Infiniti?

Fiche Technique de la Volkswagen Passat CC

 

2.0T V6
Moteur / Soupapes L4 / 16 V6 / 24
Cylindrée 2,0 L 3,6 L
Puissance (ch @tr/min) 200 @ 5100 280 @ 6600
Couple (Lb.pi @tr/min) 206 @ 1800 265 @ 2500
Roues motrices avant intégral
Boîte de vitesses (bvm / bva) 6 / 6 – / 6
Empattement (mm) 2711 271
Dimensions (L / l / h) (mm) 4799 / 1855 / 1417 4799 / 1855 / 1417
Vitesse maximale 210 km/h (limité) 210 km/h (limité)
0 à 100 km/h 7,6 s 5,6 s
Consommation moyenne (L/100 km) 7,9 10,1