Des modèles de légende

Fiat (Fabrica Italiana di Automobile de Torino) pèse dans l’économie de la nation italienne de la même manière que General Motors aux États-Unis ou Volkswagen en Allemagne. L’histoire du premier constructeur automobile et premier groupe privé italien, qui a fêté 110 ans en 2009, est indissolublement liée à l’épopée industrielle de la famille Agnelli, dont les représentants sont toujours les premiers actionnaires de l’entreprise. Avec 3 % du capital de Fiat, Giovanni Agnelli va s’imposer à la tête de l’entreprise, dont il deviendra le principal opérateur en 1920. Constituée avec un capital de 12 millions de lires de l’époque et employant une cinquantaine de salariés, Fiat est, à cette date, une entreprise qui emploie 4 000 salariés et dont les ressources financières ont été multipliées par vingt. Sur le site implanté à Turin d’où sortent les premiers véhicules 6 CV, Agnelli applique le modèle de production qu’il a observé chez le constructeur américain Henry Ford, rencontré lors d’un voyage aux États-Unis. Ce n’est toutefois que dans l’immédiat après-guerre, alors que son fondateur disparaît, que Fiat acquiert une véritable dimension industrielle grâce au succès des Fiat 600 et 500 — ce dernier modèle, commercialisé de 1957 à 1975 et vendu à 4 millions d’exemplaires, a fait entrer Fiat dans la légende automobile.

Le premier constructeur automobile italien

Contrôlant aujourd’hui la moitié du marché italien et 10 % du marché européen des voitures de tourisme, Fiat a recueilli les fruits du renouvellement de sa gamme: après la commercialisation de 23 nouveaux modèles sur la période 1993-1997, la firme compte mettre sur le marché 15 nouveaux véhicules entre 1998 et 2003 sous le label Fiat, et quatre autres sous les marques Alfa-Roméo et Lancia. L’ensemble représente 2,77 millions de véhicules vendus par an — la Fiat Punto est le second véhicule le plus vendu en Europe derrière le modèle Golf de Volkswagen — pour un chiffre d’affaires de 300 milliards de francs. Fiat est aujourd’hui à la recherche de partenaires afin de renforcer son statut de grand constructeur européen, désireux de ne pas rester à l’écart du mouvement de concentration qui affecte le secteur (citons notamment la fusion entre Chrysler et Daimler-Benz). Après une tentative avortée de rapprochement avec l’entreprise suédoise Volvo — acquise depuis par Ford — faisant suite au lointain échec de la brève coopération avec Citröen (1968-1973), Fiat a annoncé être intéressé par un partenariat avec Mitsubishi. Fiat est devenue ainsi le second constructeur européen à nouer des liens avec une firme asiatique, après l’alliance entre Renault et Nissan.